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QUE FAIRE POUR SOULAGER LES REGLES DOULOUREUSES ?
Les menstruations font partie de la vie normale d’une femme. Malheureusement, des douleurs au bas ventre y sont parfois associées. Le terme médical utilisé pour désigner ce mal est dysménorrhée ou algoménorrhée.
Qu’est-ce que la dysménorrhée ou l’algoménorrhée ?
La dysménorrhée ou l’algoménorrhée est une douleur abdominale basse (dans le bas du ventre) ou rarement lombaire (dans le bas du dos) qui survient pendant les premiers jours des menstruations. Elle se manifeste surtout chez les jeunes femmes âgées d’environ vingt ans et elle diminue souvent avec l’âge, l’activité sexuelle et l’accouchement. Elle est fréquemment rencontrée chez de nombreuses filles et femmes durant leur période menstruelle. Plus de 50 % des femmes connaissent les règles douloureuses, ce qui est considérable. Bien que la douleur soit généralement d’intensité légère ou modérée la plupart du temps, elle peut être aussi sévère chez certaines femmes et diminuer la qualité de vie ainsi que les activités quotidiennes, imposant à la femme un repos forcé.D’autres symptômes peuvent aussi accompagner les douleurs chez certaines femmes, tels que les maux de tête, la fatigue, les nausées, les vomissements et même la diarrhée.
Les causes des règles douloureuses
Parlant des causes des dysménorrhées, il faut distinguer la dysménorrhée primaire de la dysménorrhée secondaire.La dysménorrhée primaire est la plus commune. Elle est associée à la sécrétion de substances, nommées prostaglandines, par l’organisme au moment des règles. Ces dernières provoquent des contractions utérines et facilitent l’expulsion du sang de l’utérus ; ce sont ces contractions utérines qui causent la douleur. Cette forme de dysménorrhée peut être aggravée par différents facteurs, parmi lesquels la rétroversion de l’utérus, le stress, la consommation de tabac ou d’alcool.
La dysménorrhée secondaire apparaît plus tardivement, comme symptôme d’une affection gynécologique. Elle survient généralement chez des femmes qui n’avaient pas de problèmes de dysménorrhée auparavant et peut résulter, par exemple, d’une anomalie anatomique de l’utérus, d’une endométrite (inflammation de l’endomètre), d’un fibrome ou d’un kyste ovarien. Ce type de dysménorrhée exige normalement un suivi médical étroit.
Que faire pour se soulager des règles douloureuses?
Évidemment, on ne traite pas les 2 types de dysménorrhée de la même façon et nos conseils ne visent pas à remplacer une consultation médicale, mais ils peuvent vous aider à soulager les douleurs.Certains médicaments peuvent vous soulager de la douleur. Le premier choix est un anti-inflammatoire non stéroïdien qui diminue la formation des prostaglandines à l’origine de la douleur. D’autres analgésiques pourraient vous être d’un précieux secours. Étant donné que ces médicaments pourraient ne pas vous convenir, il est conseillé de toujours consulter votre médecin avant de choisir un produit. Pour être efficace, le traitement doit être commencé le plus tôt possible, généralement au cours des 24 heures qui précèdent les menstruations, et continué jusqu’au troisième jour des règles environ. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ont un effet secondaire qui est l’irritation de l’estomac, ils sont donc déconseillés chez les patients souffrants d’un ulcère gastrique et ou duodénal. Pour minimiser ces irritations de l’estomac, les anti-inflammatoires doivent être pris pendant le repas.
La prise régulière d’un contraceptif hormonal s’avère également une mesure efficace, dans certains cas, pour réduire les douleurs menstruelles. Elle supprime l’ovulation et, par conséquent, diminue la production de prostaglandines entrainant ainsi moins de crampes abdominales. Parlez-en avec votre médecin.
En dehors de cet aspect médicamenteux, des mesures hygiéno-diététiques et physiques peuvent vous aider à diminuer la douleur :
l’alimentation : ce que vous mangez influe directement sur votre corps, et donc, sur vos douleurs. Lors des règles, vous avez parfois envie de prendre du sucre. Mais attention, plus vous mangerez du sucre, plus vous aurez mal. La raison est simple : le sucre va augmenter le taux d’insuline, qui va ensuite entraîner la production de prostaglandine pro-inflammatoire qui, à son tour, augmente la contraction utérine. Evitez aussi le café et la viande rouge. En revanche, privilégiez les aliments riches en vitamine D, car cette vitamine est réputée pour faire baisser les crampes menstruelles : poisson, céréales, œufs, champignons…
l’hydratation : boire beaucoup d’eau facilite le flux sanguin ; il faut éviter les boissons fraiches, gazeuses ou sucrées, et privilégier l’eau plate potable ou mieux, de l’eau tiède. En effet, la chaleur augmente le débit du sang, ce qui peut détendre les muscles et diminuer l’intensité des douleurs.
• l’exercice physique : il est conseillé de faire la marche et les étirements pendant les règles douloureuses ; ceci détend les muscles et diminue la douleur pour vous faire la supporter mieux. Vous n’avez pas besoin de mouvements intenses, mais de petits exercices en douceur. Attention, juste avant et pendant vos menstruations, évitez les efforts physiques excessifs.
• la chaleur : appliquez un coussin chauffant ou une bouillotte sur votre bas-ventre. La chaleur détend les muscles et accélère le flux sanguin sur la zone chaude. Prenez un bain chaud, en y ajoutant par exemple de la citronnelle pour son effet décontractant.
• l’éviction du stress : évitez le stress et recherchez le bien-être mental.
• l’abstention du tabac et de l’alcool : abstenez-vous de fumer ou fumez moins. Le tabac peut aggraver les crampes. Il en est de même pour l’alcool. Il est conseillé d’éviter l’alcool pendant les règles.
Quand faut-il consulter le médecin?
Vous pouvez être amenée à consulter votre médecin dans bien des cas, dès que vous avez une inquiétude sur votre santé. Certaines conditions vous imposent une consultation médicale. Vous devriez consulter votre médecin si :
• votre dysménorrhée survient à l’âge adulte alors que vous n’en souffriez pas avant ;
vous n’êtes pas soulagées avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou analgésiques habituels ;
• vous n’êtes pas soulagées avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou analgésiques habituels ;
• les douleurs s’aggravent avec l’âge ;
• les douleurs apparaissent plusieurs jours avant les règles ou persistent plusieurs jours après les règles ;
• vous présentez les symptômes suivants : fièvre, pertes vaginales épaisses, jaunâtres ou verdâtres et/ou malodorantes, saignements entre les règles et menstruations anormalement abondantes avec ou sans modification de l’aspect.Source : Ordre National Des Médecins du Bénin