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1. Crédit carbone: définition
Les porteurs de projets de réduction ou de séquestration d’émissions de GES, lorsque ces projets respectent des critères précis, peuvent se voir délivrer ce que l’on appelle des “crédits carbone”.Un crédit carbone est une unité équivalente à une tonne de CO2 évitée ou séquestrée. Par exemple, un projet de plantation d’arbres qui permettra de séquestrer 10000 tonnes de CO2 pourrait donner lieu à l’attribution de 10000 crédits carbone s’il respecte les critères nécessaires. Quels sont ces critères ?
2. L’attribution de crédits carbone
Les 5 grands critères, que l’on retrouve dans les différentes méthodologies de certification, sont les suivants :
1. L’additionnalité : le projet n’aurait pas pu être mis en œuvre sans le financement de la vente des crédits carbone. Sans le projet, le scénario dit “de référence” aurait donné lieu à des émissions ou à l’absence de séquestration de carbone. Prenons l’exemple d’un projet de conservation de forêts. Grâce au projet, les arbres continuent à absorber du CO2 alors que cette séquestration cesserait si la forêt était rasée. Le porteur de projet doit montrer que sans l’argent lié à la vente de crédits carbone, la forêt serait coupée.
2. Mesurabilité : il est possible de calculer la quantité de CO2 évitée ou séquestrée sur la base d’une méthodologie reconnue.
3. Vérifiabilité: l’évitement ou la séquestration effective des tonnes de CO2 vendues comme crédits carbone doit pouvoir être vérifiée et comptabilisée tous les ans pour s’assurer (un crédit = une tonne de CO2 évitée). Cette comptabilisation doit être vérifiée par un tiers indépendant et compétent.
4. Permanence : l’évitement ou la séquestration de carbone doit avoir lieu sur la durée (en général minimum 7 ans). Ces critères sont définis précisément dans les différentes méthodologies de certification des projets. En effet, pour qu’on parle de “crédit carbone”, il faut que le projet fasse l’objet d’une certification qui permet de vérifier le respect des critères ci-dessus. Il existe plusieurs organismes de certification ou labels, les deux principaux étant Gold Standard et VCS.
5. L’unicité : l’inscription des crédits carbone relatifs à un projet sur un registre unique est clé pour éviter les doubles comptabilités des crédits carbone.
Ces critères sont définis précisément dans les différentes méthodologies de certification des projets.
En effet, pour qu’on parle de “crédit carbone”, il faut que le projet fasse l’objet d’une certification qui permet de vérifier le respect des critères ci-dessus. Il existe plusieurs organismes de certification ou labels, les deux principaux étant Gold Standard et VCS.
3. Comment vendre un crédit carbone, et à qui ?
Les porteurs de projets peuvent vendre les crédits carbone à des entreprises, des collectivités ou des particuliers qui sont dans une démarche volontaire (voire obligatoire pour le transport aérien par exemple qui l’a imposé pour les vols domestiques via le système CORSIA) de financement de projets vertueux pour le climat. Pour les entreprises, cela fait en général partie d’une stratégie de compensation de leurs émissions (le terme de contribution s’impose désormais par rapport à celui de compensation en France ; en anglais, on parle uniquement d’offsetting).
Les entreprises peuvent acheter des crédits carbone directement auprès des porteurs de projets ou par l’intermédiaire d’entreprises spécialisées possédant un portfolio de crédits carbone, mais n’ayant aucun rôle dans la mise en œuvre des projets.À noter : il est possible de vendre des tonnes de carbone sans que le projet ne soit certifié. On parle alors de “projets non certifiés” ou de “crédits carbone non certifiés”. À charge pour l’acheteur de vérifier que le projet respecte effectivement les critères nécessaires, notamment celui d’additionnalité.
4. Les différents types de projets
Il existe de nombreux types de projets pouvant donner lieu à l’attribution et à la vente de crédits carbone. Ils se divisent en deux catégories: les projets d’évitement d’émissions et les projets de séquestration de carbone.Les projets d’évitement peuvent prendre plusieurs formes distinctes :
Les projets de développement d’énergie renouvelable. C’est le cas par exemple du projet éolien Gandhi dont l’objectif est de réduire la dépendance de l’Inde au charbon.
Les projets ayant pour objectif une utilisation plus efficace de l’énergie. Il peut s’agir par exemple d’un projet ayant pour objectif l’installation de poêles économes en carburant dans des pays en voie de développement.
Les projets de substitution soutenant des nouveaux procédés moins carbonés. Il peut s’agir par exemple de projets dans l’économie circulaire, dans le recyclage des déchets, ou encore de reconditionnement.
Les projets de séquestration ont pour objectif une réduction directe de la quantité de CO2 présente dans l’air grâce à la préservation et l’accroissement des “puits de carbone”. La séquestration de carbone est en général naturelle mais elle peut être également industrielle:
Les projets de séquestration naturelle. En volume, les crédits carbone forestiers sont de loin les plus demandés à l’achat et de très nombreux types de projets existent (conservation, reforestation, etc.).
Mais il n’y a pas que la forêt ! Il existe aussi des projets de séquestration de carbone dans les océans et dans les sols.