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HISTOIRE GÉNÉRALE DE L’AFRIQUE POUR LA SEMAINE DE LA LIBÉRATION DE L’AFRIQUE
Épisode 7 : L’histoire Générale de l’Afrique : l’apport de l’archéologie
Il y a une idée bien reçue parmi les responsables politiques et économiques aujourd’hui en Afrique mais aussi parmi les donateurs des pays africains. C’est qu’il y a des sciences qui coûtent cher et n’apportent rien et des sciences qui ne coûtent pas cher et apportent beaucoup.
Parmi celles qui coûtent cher, on cite l’archéologie. De fait, imaginez ce que représente une équipe de quelques dizaine de personnes perdues dans un coin du continent africain pendant des mois et des mois qui sont payées par leurs institutions, qui travaillent sur les objets bizarres, des bouts de poteries, des bouts d’os de personnes décédées il y a des millénaires, ce genre de choses qui semble ne présenter aucun intérêt.
Et pourtant, nous devons beaucoup à l’archéologie africaine. Quoiqu’elle soit encore peu développée, nous lui devons beaucoup de nos connaissances qui bouleversent aujourd’hui l’Histoire du continent africain et l’Histoire de l’humanité. Voyez par exemple l’art rupestre que l’on rencontre partout au Sahara, en Afrique australe. Voyez encore ce qui reste des productions agricoles anciennes. Voyez la manière dont on reconstitue l’itinéraire des peuples qui se déplacent d’une année sur l’autre sur des milliers de kilomètres. Voyez encore la présence de l’Afrique dans le monde car l’Afrique a été dans le mon bien avant ce que l’on appelle la globalisation ou la mondialisation. Nous le savons grâce à l’archéologie.
Ça coûte évidemment très cher puisque pour dater les restes d’un homme, il faut quelques fois remonter à des ressources venues de la chimie, venues de la médecine et c’est très très cher. Pourtant, c’est l’archéologie qui nous apprend une chose fondamentale. Jusque vers 1400 environ de l’ère chrétienne, l’Afrique a été un contient autonome, un continent présent dans le monde et qui apportait ses propres ressources. Il y a eu donc une rupture qui n’est pas si vieille : cinq cent ans dans l’histoire se l’humanité, c’est très peu de temps.
La perspective de l’archéologie est donc de nous dire ceci : l’Afrique peut renouer avec cette initiative avec cette créativité qui a été la sienne pendant des dizaines de milliers d’années de l’ère humaine. Grande leçon que celle-là, qui du passé le plus lointain nous aide à regarder vers l’avenir.