-
Bonsoir chers tous.
Ce soir nous irons à la découverte des amazones du BéninLes Minon ou Amazones du Dahomey sont un ancien régiment militaire entièrement féminin Fon du Royaume du Dahomey (actuel Bénin) qui a existé jusqu’à la fin du xixe siècle. Elles sont nommées ainsi par les Occidentaux et les historiens à cause de leurs similitudes avec les mythiques Amazones de l’ancienne Anatolie.
Origines
Le roi Aho Houegbadja (qui gouverne de 1645 à 1685), troisième roi du Dahomey, est censé être à l’origine de la création du groupe qui devient ensuite les Amazones, un corps de chasseurs d’éléphant appelé gbeto. Durant le xviiie siècle, le roi entraîne certaines de ces femmes à devenir gardes du corps.
La reine Tasi Hangbè (ou Nan Hangbe), sœur jumelle d’Houessou Akaba, règne sur le royaume du Dahomey de 1708 à 1711 après la mort soudaine d’Akaba en 1708. Elle est la vraie créatrice du corps des amazones du Dahomey, comme régiment combattant, intégré aux armées professionnelles du royaume.
Lors d’une campagne contre les voisins ouémènou du royaume, elle prend la tête de l’armée, travestie – pour galvaniser ses troupes à l’image de son frère jumeau défunt, Akaba. Elle a été largement effacée de l’histoire officielle du Dahomey, sous le roi Agadja son successeur, dont les partisans obligent la reine à abdiquer. Le fils de Houegbadja, Agadja (roi de 1708 à 1732), développe le groupe de femmes gardes du corps en une milice et les utilise avec succès pour vaincre le Royaume houéda en 1727.
Les marchands européens notent leur présence ainsi que celle d’autres femmes guerrières parmi les Ashantis. Durant les années suivantes, les guerrières acquièrent une réputation de combattantes sans peur. Elles combattent rarement, mais avec vaillance.
Le groupe de femmes guerrières est appelé Minon (Mi-Non), ce qui signifie « nos mères » en langue fon, par l’armée masculine du Dahomey. À l’époque du roi Ghézo (qui gouverne de 1818 à 1858), le Dahomey se militarise de plus en plus. Ghezo donne une grande importance à l’armée, augmente son budget et améliore sa structure. Les Minon sont entraînées, obtiennent des uniformes et sont équipées avec des fusils danois (obtenus via le commerce des esclaves). À cette époque, les Minon sont entre 4 000 et 6 000 femmes et représentent environ le tiers de l’armée du Dahomey.
Il est à noter que dans plusieurs publications en langue anglaise, les minon sont nommées de manière erronée mino ou minos (une telle prononciation n’ayant aucun sens en langue fon).
Composition
Le corps des Minons est composé d’environ 5 000 guerrières réparties en trois brigades de plusieurs régiments et il est commandé par une femme s’étant illustrée au combat. La hiérarchie comprend des officières (« gahu »), des sous-officières (« awhouangan ») et de simples soldates.Elles sont regroupées deux corps et cinq bataillons qui marchent à proximité du roi et ne combattent que sur son ordre.
Les deux corps principaux:
Les « Aligossi » qui se chargeaient de la défense du palais. Elles restaient sur place et assuraient la protection du roi.
Les « Djadokpo » constituaient l’avant-garde de l’armée régulière
Un bataillon est divisé en cinq catégories de combattante:
les « agbaraya », armées de tromblons
les « gbeto », qui chassent l’éléphant
les « nyckphehthentok », qui sont chargées de l’équarrissage
les « galamentoh », armées de Winchester
les archères avec leurs flèches empoisonnées
Leur entraînement est intensif et commence dès le plus jeune âge. Il comprend des combats, du maniement d’armes et des exercices extrêmes comme traverser une construction d’épines, ou vaincre un taureau à mains nues.
Leur stratégie n’obéit qu’à une seule règle : tuer sans se soucier de sa propre vie. Pour cela, elles s’enivrent d’alcool avant le combat. Les captifs des Amazones sont généralement décapités.1 Commentaire
Vos questions ou apports sont attendus