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ACTE 9 : BÉNINOIS : VAUDOUN D’ABORD
Quelques grands vodoun
Shango est le Dieu du tonnerre (chez les yoruba) : « Il est viril et gaillard, violent et justicier, il châtie les menteurs, les voleurs et les malfaiteurs. La mort par la foudre est, de ce fait infamante ». Quand la foudre frappe le sol, les prêtres de cet orisa vont faire des recherches sur le lieu de l’impact pour retrouver les pierres ou « haches de foudre » (Edoun Ara) lancées par Shango. La double hache stylisée (Oshé) est l’emblème de Shango, elle fait allusion à ces pierres de foudre qui sont une émanation de Shango et contiennent son ashè : le sang des animaux sacrifiés leur sera versé dessus. Hébioso est la même divinité du tonnerre à Abomey (chez les Fon) où le père Aupiais filmera les danses qui lui sont consacrées. Hébioso est représenté par les pierres de foudre (Sokpe) et symbolisé par une hache simple (Sossiovi), représentant le bélier, son animal sacré crachant le feu.Ces Vodoun du tonnerre sont accompagnés par ceux de la mer et des eaux :
Hu ou Agbé : la mer en mouvement,
Ahuangan : son époux vindicatif,
Na-Eté : sa deuxième épouse,
Topodoun : le caïman
Avlékété : être malicieux, farceur en perpétuel mouvement.Les esprits du sol (To-Vodoun) se regroupent autour du loko-roco, qui est un bel arbre. Sakpata qui est un vodoun de la terre est une divinité des Mahis de la variole et des maladies contagieuses. Sakpata utilise la variole comme une punition contre ceux qui lui ont manqué de respect. Il a une action justicière et vengeresse : « lorsqu’ils dansent les sakpatassis sont toujours vêtus de très beaux pagnes… ils font entendre des chansons mordantes et satyriques qui font la joie des assistants… »
Le Dan (le serpent) est l’esprit qui habite l’espace et dont le déplacement détermine les cyclones. Sa demeure est le ciel où il se montre sous forme d’arc en ciel (Ayidohwèdo). Le culte du Dangbé – le python – a connu son apogée à Ouidah. Intermédiaire entre le surnaturel et les hommes, la caste des « féticheurs » a, dans le bas-Dahomey une grande importance, avec laquelle d’ailleurs devait compter tout pouvoir politique. Ce clergé extrêmement hiérarchisé a, à sa tête, le grand prêtre ou vodounon qui possède le fétiche, puis vient le hounon qui porte le fétiche, le vodounsi qui le sert et le legbanon attaché au Legba du fétiche.
Voici comment le Hérissé décrivit un cortège de féticheurs à Abomey : « ils se sont fait de grandes marques au front et aux joues ou autour des yeux, avec du kaolin blanc, « boue du royaume de Tohosu ». En tête de chaque collège, marchent les grands prêtres (vôdouhon) suivis respectivement des clercs-féticheurs de leur sexe. Ils s’avancent abrités sous un immense parasol et appuyés sur une canne à pommeau d’argent. Ils portent le « tutu » bariolé de tous les féticheurs dahoméens et, comme de grands chefs, ils drapent un pagne sur l’épaule gauche. Un long porte-cigares qu’ils fument constamment et un long mouchoir déplié dans la main qui tient la canne, contribuent autant que leur sabre, leurs colliers et leurs bracelets à donner cette attitude majestueuse qui convient à l’importance du fétiche qu’ils représentent.»
Après la chute de la royauté, les féticheurs deviendront naturellement les gardiens farouches de « l’ordre ancien » face aux missionnaires et face aux structures de la colonisation. À Ouidah par exemple, ils s’opposeront en permanence aux pouvoirs des uns et des autres. Si cette caste mena la vie dure aux missionnaires, ces derniers en retour, lui jetèrent l’anathème permanent.
Source : Presses Universitaires Perpignan
4 Commentaires-
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@fred24 @jesugnon1. En vérité Freddy, c’est Théo qui vient comme une inondation…..
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Tu es décidé finalement inh.